Argent, beauté, pouvoir, les Darling ont tout pour eux. Ils règnent
sur New York comme des rois sur leurs empires. Excessifs,
impulsifs et souvent insouciants, ils ont une grande facilité à
se retrouver dans des situations délicates. Pour régler tous
leurs problèmes, ils peuvent compter sur Nick George (Peter Krause),
un avocat qui a pris (non sans réticences) la suite de son père au
service de la famille. Un père mystérieusement décédé dans un
accident d'avion...
Bonne surpriseDrôle, sarcastique, séduisante et intelligente,
Dirty Sexy Moneyest une des quelques bonnes surprises de la rentrée télévisée aux
Etats-Unis. Créée par Craig Wright, producteur et scénariste sur
Six Feet Under,
Lost et
Brothers & Sisters,
la série est diffusée depuis le 26 septembre 2007 sur ABC. Forte
d'un casting ahurissant (1) et de sites luxueux (palaces, grands
hôtels, etc.), elle dégage un charisme immense et affiche un
american dreamporté à son paroxysme. Alors que beaucoup de séries exposent la
richesse comme un but ultime ultra jouissif et idyllique,
Dirty Sexy Money en
propose certaines limites. L'ennui est particulièrement bien
incarné par le personnage superficiel de Juliet Darling
(moquerie de Paris Hilton). Ainsi, le programme pose la question :
lorsque l'on a tout depuis sa naissance, peut-on apprécier la vie
comme les autres ? La réponse est évidente : non. En conséquence,
les protagonistes nantis se cherchent perpétuellement et
se trouvent souvent dans le sexe ou encore dans la religion, la
politique et les ambitions démesurées. La pression familiale
apparaît aussi comme un obstacle à l'épanouissement immédiat,
car synonyme d'obligations et de... travail.
En terrain glissantOutre ce tableau multiple de caractères bien trempés,
Dirty Sexy Moneymarque des points grâce aux nébulosités d'un passé complexe
rempli de secrets de famille. Le père de Nick a-t-il été tué ? Si
oui, par qui et pourquoi ? Si le héros Nick est le catalyseur de la
famille, il se pose tantôt des questions sur sa propre vie. Etant
tombé dans le même cercle infernal que son père, il a du mal à faire
la part des choses entre l'exubérance des Darling, ses idéaux
(utiliser le salaire gigantesque qu'il gagne pour servir le plus
grand nombre) et sa vie de famille. Sur ce dernier point, il
rencontre des problèmes récurrents avec sa femme, posant
implicitement la question d'un choix entre elle et les Darling.
Remplie de cet ensemble d'histoires bien construites,
Dirty Sexy Moneyévolue en permanence sur un terrain glissant, menaçant de
tomber un jour ou l'autre dans une vision trop facile des riches.
Mais pour l'instant, la série s'en sert très bien. Il faudra voir si
cela va tenir tout le long des 24 épisodes de la première saison.