Le Royaume-Uni n'était pas prêt à tourner la page "de 2 000 ans d'histoire", comme l'a écrit le Times.
Et à interdire purement et simplement la prostitution, en punissant non
plus seulement celles qui vendent leur corps, mais aussi ceux qui
l'achètent, comme l'a fait la Suède.Le gouvernement a revu à la
baisse ses ambitions, et compte désormais, comme il l'a annoncé
mercredi 19 novembre, légiférer dans un cas précis : celui où la
prostituée, dont l'homme paye les services, travaille "au profit d'une tierce personne".
Il pourra s'agir d'un proxénète. Ou d'un trafiquant de drogue que la
femme compte payer en se prostituant. Dans ces cas, le client sera
passible d'une amende de 1 000 livres et son délit figurera sur son
casier.Une loi au rabais, donc, dont l'opposition - les conservateurs comme
les libéraux démocrates - pense qu'elle sera sans grand effet. "Bien sûr, ce n'est que le début de quelque chose, a reconnu Jacqui Smith, la ministre de l'intérieur dans le Guardian, jeudi, mais nous voulons que les hommes réfléchissent à deux fois avant de payer pour du sexe".
Le ministère de l'intérieur estime que 70 % des 80 000 prostituées du
pays sont soumises à un proxénète ou ont été acheminées dans le pays
par un réseau de trafiquants. Mais des sondages ont montré que plus de
la moitié de la population était opposée à une interdiction de la
prostitution. Le gouvernement veut, notamment grâce à des campagnes de
publicité, de modifier la culture de ses concitoyens.