«C'est votre victoire», a lancé Barack Obama, avant
d'être rejoint sur scène par la nouvelle First Lady, Michelle Obama et
leurs deux filles, Malia et Sasha.
L'Amérique savourait mercredi la victoire historique du démocrate
BarackObama, devenu à 47 ans le premier Noir élu président des
Etats-Unis, après avoir très nettement battu son adversaire républicain
John McCain.
"Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce
que nous avons fait aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment
historique, le changement est arrivé en Amérique", a lancé M. Obama
lors de son premier discours de président élu, devant une foule
débordante de joie et d'émotion, dans l'immense jardin public Grant
Park, au bord du lac Michigan à Chicago.
"Si jamais quelqu'un
doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se
demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui
doute encore du pouvoir de notre démocratie, ce soir est la réponse",
a-t-il ajouté.
"C'est votre victoire", a-t-il assuré à ses partisans.
Barack Obama a obtenu 349 mandats de grands électeurs contre 163 à son
rival, selon des résultats non encore définitifs. Pour être élu, il
devait en obtenir 270 sur 538.
Dès l'annonce de sa victoire,
des scènes de liesse ont éclaté dans tout le pays. Ses quelque 240.000
partisans euphoriques rassemblées à Grant Park ont brandi drapeaux
américains et pancartes frappées du slogan de campagne d'Obama "Yes we
can" (oui, nous le pouvons).
"Obama fait l'Histoire", titrait
mercredi le Washington Post, tandis que le Wall Street Journal se
félicitait qu'un Noir ait atteint "le sommet du pouvoir aux Etats-Unis,
seulement deux générations après la fin" des lois sur la ségrégation.
"C'est quelque chose qui n'est jamais arrivé dans un autre pays
occidental", souligne le quotidien, "en dépit du dédain européen au
sujet de l'Amérique "raciste" ".
"Un Américain dont le nom est
Barack Hussein Obama, fils d'une femme blanche et d'un homme noir (...)
a été élu 44e président des Etats-Unis. Son triomphe a été décisif et
sans appel", résumait le New York Times.
Le président George W. Bush a félicité celui qui doit lui succéder le 20 janvier.
John McCain a reconnu sa défaite devant ses partisans rassemblés à
Phoenix (Arizona, sud-ouest). "Cet échec est le mien, pas le vôtre", a
dit le sénateur de l'Arizona, accompagné de sa femme Cindy et de sa
colistière Sarah Palin.
"C'est une élection historique", a-t-il
poursuivi. "Je reconnais la signification particulière qu'elle a pour
les Noirs américains, la fierté qui doit être la leur ce soir".
Cette victoire a été saluée à travers le monde comme un signe de
"changement et d'espérance" par les alliés traditionnels de Washington
mais aussi dans le camp le plus hostile à l'hégémonie américaine. Les
géants asiatiques, la Chine et l'Inde, ont exprimé l'espoir que leurs
relations avec la première puissance mondiale s'élèvent à "un nouveau
niveau" tandis que l'Europe était unanime à se réjouir, Russie exceptée.
Le président français Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré que la victoire de M. Obama soulevait "un immense espoir".
"Nous ne pensons pas qu'il y aura un brusque changement politique, et
il n'y aura pas un désengagement rapide américain d'Irak", a déclaré le
chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari. En Afghanistan, le
président Hamid Karzai a estimé que cette élection avait "fait entrer
le peuple américain, et avec lui le reste du monde, dans une ère
nouvelle".
Au Kenya, le président Mwai Kibaki a décrété jeudi
jour férié afin de célébrer "l'exploit historique" de Barack Obama,
dont le père était kényan.
Les Américains se sont massivement
mobilisés pour choisir le successeur de l'impopulaire George W. Bush.
Le taux de participation a atteint le chiffre record de 66%, du jamais
vu depuis 1908.
Le président élu va hériter d'une situation économique extrêmement difficile.
Et si l'élection de M. Obama a levé l'incertitude politique pesant sur
la première économie mondiale, les marchés boursiers, particulièrement
en Europe, n'étaient pas euphoriques mercredi matin.
Les
Etats-Unis et le monde dans leur sillage, traversent la plus grave
crise financière depuis celle de 1929. Le pays est engagé dans deux
guerres, en Irak et en Afghanistan.
M. Obama a promis de
baisser les impôts pour 95% des salariés, d'engager une politique de
grands travaux et de garantir une couverture santé pour tous.
Sur le plan international, il a promis de retirer les soldats
américains d'Irak "de façon responsable" dans un délai de 16 mois et de
concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans.
Sa tâche pourrait être cependant facilitée par un Congrès qui demeure à majorité démocrate.
Les Américains étaient aussi appelés à renouveler un tiers du Sénat et
la totalité de la Chambre des représentants et, selon des résultats
partiels, les démocrates pourraient emporter 56 sièges sur 100 au
Sénat. Les démocrates ont également conforté leur majorité à la Chambre
des représentants.
Le sénateur démocrate devient le premier homme noir à gagner la
Maison-Blanche. John McCain a rapidement reconnu sa défaite et félicité
son rival. Les Etats-Unis n'ont pas manqué leur rendez-vous avec l'histoire. Mardi, au terme d'une campagne interminable, Barack Obama est devenu le premier président noir du pays.La victoire de l’espoir. Après avoir martelé pendant des mois à travers
les Etats-Unis, dans des stades bondés de villes industrielles, sur des
tarmacs d'aéroport à la campagne, sur les ondes, à la télé et sur
l'Internet «Change we can believe in» (Le changement auquel nous
pouvons croire), le démocrate Barack Obama a été élu 44e président des
Etats-Unis.Tout juste 150 ans après l'abolition de l'esclavage, le sénateur de
l'Illinois devient à 47 ans le premier noir à prendre la tête de la
Maison Blanche, succédant à George W. Bush et mettant fin à huit ans de
règne républicain. Une victoire annoncée, certes, mais sur laquelle planait le doute jusqu'au dernier moment. Un succès historique.
«Le changement arrive en Amérique», a-t-il lancé aux dizaines de milliers de personnes en liesse rassemblées à à Chicago.
«Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons
accompli aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment
historique, le changement est arrivé en Amérique», a-t-il lancé, depuis
une tribune installée dans l'immense jardin public Grant Park, cerné de
gratte-ciels illuminés au bord du lac Michigan.
«Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où
tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs
est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie,
la réponse lui est donnée ce soir», a-t-il fait valoir, face à une
foule électrisée, parsemée de pancartes «Yes we can» et de drapeaux
américains.
«C'est votre victoire», a-t-il ajouté, avant d'être rejoint sur
scène par la nouvelle First Lady, Michelle Obama, le futur
vice-président des Etats-Unis, Joe Biden et leurs familles.
Scènes de liesseDes scènes de liesse ont également éclaté dans plusieurs autres
villes américaines. «Obama, Obama !», scandaient les manifestants
rassemblés à Times Square à New York.
Des centaines de jeunes ont également afflué devant la Maison-Blanche
pour brandir des banderolles, au nom du futur occupant du bureau ovale.
Les chaînes de télévision et les blogs n'ont pas attendu les
résultats de la côte ouest pour annoncer la victoire du sénateur de 47
ans.
Cette élection du 44e président des Etats-Unis a été marquée par un
niveau de participation sans précédent dans de nombreux Etats-clefs.
Selon des experts, entre 130 et 135 millions d'électeurs pourraient
avoir voté, contre 120 millions en 2004.
Barack Obama a réussi le tour de force de conserver les Etats
remportés par John Kerry il y a quatre ans, et de conquérir plusieurs
fiefs républicains comme l'Ohio et la Floride qui avaient voté pour
George W. Bush en 2000 et 2004. Sans parler de la Virginie qui n'avait
pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis 1964.
Selon une des dernières estimations, il a récolté les suffrages de 333 grands électeurs.
Le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 20 janvier
prochain, a également remporté les Etats du Nouveau-Mexique, du
Colorado, et de l'Iowa, trois Etats gagnés par son prédécesseur
républicain, il y a quatre ans.
John McCain a quant à lui remporté le Kentucky, la Caroline du sud,
le Tennessee, l'Oklahoma, l'Arkansas, l'Alabama, la Géorgie, le Dakota
du Nord, le Wyoming, la Louisiane, la Virginie-Occidentale, le Texas,
le Mississippi, le Missouri, l'Utah, le Nebraska et le Kansas.
McCain : «Cet échec c'est le mien»
Le sénateur de l'Arizona n'a pas attendu les résultats définitifs
pour reconnaître sa défaite et féliciter le vainqueur démocrate. «Cet
échec c'est le mien, pas le vôtre», a déclaré le candidat malheureux à
ses partisans rassemblés à Phoenix.
«Le peuple américain a parlé, et il a parlé clairement (…) C'est une
élection historique», a-t-il ajouté, au côté de sa colistière, Sarah
Palin visiblement émue. «Je reconnais la signification particulière
qu'elle a pour les Noirs américains, la fierté qui doit être la leur ce
soir».ucun incident majeur n'a été signalé au cours de cet «Election Day».
Avant même l'annonce de la victoire de Barack Obama, l'ambiance
était morose au Baltimore, un hôtel chic de Phoenix où les partisans de
John McCain s'étaient rassemblés.
Les «McCain», «McCain», «McCain» répétés en boucle au début de la
soirée avaient cédé la place au fil des heures à un sentiment mêlant
calme, résignation et anxiété parmi la foule de plus d'un millier de
personnes.
Les Américains étaient aussi appelés à renouveler un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants.
Selon des résultats partiels, les démocrates avaient ravi quatre
sièges mardi soir aux républicains au Sénat américain ce qui leur
permettrait d'être majoritaires. Les démocrates étaient également donné
majoritaires à la Chambre des représentants.