Après trois jours de deuil national à la mémoire des victimes du terrible séisme du Sichuan de la semaine dernière, la Chine entamait jeudi son 11e jour de fouille macabre des décombres à la recherche de victimes.Au
terme de trois jours pendant les quels le pays s'est figé -cinémas et
lieux de divertissement sont restés portes closes-, la vie a repris
tout comme le relais olympique, symbole des espoirs que la Chine place dans les JO de pékin. Ce relais a repris dans le port de Ningbo, sur la côte est du pays.Le
Comité organisateur de Pékin a fait savoir jeudi que la flamme
olympique ne parcourrait le Sichuan que du 3 au 5 août. Elle devait
sillonner la région du 15 au 18 juin.La fin du deuil national
intervient à un moment où les dirigenats chinois s'efforcent de gérer
les conséquences politiques de la catastrophe, promettant un immense
effort financier de reconstruction.Plus de 41.000 personnes ont
officiellement été tuées par le séisme du 12 mai et des millions de
victimes sont sans abri. Dix jours après, beaucoup vivent toujours sous
des abris de fortune composé de bois et de nylon.Dans certaines
zones, la frustration est grande. Ainsi dans la localité montagneuse de
Xinhua, 70 fermiers se sont rassemblés devant le siège du gouvernement
local pour exiger des tentes."Le gouvernement a dit qu'il
livrerait plus de tentes la nuit dernière. Mais nous ne les avons
jamais eues", s'est plaint un fermier d'une cinquantaine d'années.
Quatre membres de sa famille plus sa mère de 80 ans survivent sous un
appentis branlant.Bien que Pékin ait massivement mobilisé
l'armée en réponse au séisme qui a fait quelque cinq millions de sans
abris dans la province du Sichuan, l'ampleur des dégâts est telle que
l'aide ne parvient souvent pas assez vite aux rescapés qui en ont le
plus besoin.Conscient du problème et du mécontentement qui
gronde, le Premier ministre Wen Jiabao a annoncé la mise en place d'un
fonds de 70 milliards de yuans (6,35 milliards d'euros) destiné à la
reconstruction des zones sinistrées. Ce fonds sera alimenté par les
ministères, à qui le cabinet chinois a demandé de consacrer 5% de leurs
budgets prévisionnels. APma/v065