L'Australie va interdire les primes de excessives pour les cadres et dirigeants des entreprises, a annoncé le gouvernement mercredi, alors qu'aux Etats-Unis l'opinion s'indigne des grosses primes versées par l'assureur en faillite AIG à ses responsables.
Le ministre des finances Wayne Swan et celui des entreprises Nick Sherry ont annoncé cette réforme qui stipule que tout versement de primes de départ supérieures à un an de salaire sera soumis au vote des actionnaires.
"Depuis dix ans, la montre en or qu'on offrait pour un départ en retraite s'est transformée en un camion de lingots d'or", a lancé M. Sherry.
Cette disposition contre les "golden handshakes" ("poignées de mains dorées") ou "parachutes dorés" concernera un grand nombre de cadres, avec des sanctions pénales en cas d'infraction.
"Les golden handshakes, surtout quand les entreprises n'ont pas de bons résultats ou qu'elles licencient, sont d'inacceptables récompenses de l'échec. Nous envoyons un message clair aux entreprises australiennes : vous êtes sous surveillance", a déclaré M. Swan.
La loi permet pour l'instant aux dirigeants de recevoir en partant jusqu'à sept fois leur rémunération annuelle avant que les actionnaires ne soient consultés.
Comme aux Etats-Unis pour le scandale AIG, l'Australie s'est scandalisée récemment de plusieurs cas de grosses primes versées par des groupes chancelants. Ainsi un administrateur d'OZ Mineras a reçu 8,35 millions de dollars australiens (5,43 millions de dollars US) en 2008 alors que le groupe a perdu 2,5 milliards de dollars australiens et aurait fait faillite s'il n'avait pas été racheté par un groupe chinois.