Des restaurants spécialisés de Marseille se disent
inquiets de la poursuite de la grève des marins-pêcheurs qui risque de
les priver des poissons nécessaires à la réalisation de ce qui a fait
leur succès: la bouillabaisse."Aujourd'hui
ça passe encore", dit Alexandre Pinna, propriétaire de Chez Fonfon, le
traditionnel établissement du Vallon des Auffes, en expliquant que les
barques de ce minuscule petit port de pêche de Marseille étaient
sorties mardi et qu'il avait pu obtenir du poisson de son marayeur.
"Sinon, je serais monté à Notre-Dame de la Garde pour mettre un
cierge", plaisante-t-il."Mais si ça continue, jeudi, on devra
fermer et c'est 20 personnes qui pourraient être au chômage", a
expliqué le restaurateur à l'AFP.Chez Michel, spécialiste de la
bouillabaisse depuis quatre générations, même constat: "pour l'instant
on annule des réservation", déclare le gérant Paul Visciano, en
expliquant qu'il ne prenait plus désormais que des clients
sélectionnés. Le restaurateur est approvisionné par des pêcheurs
locaux, mais si le conflit devait se durcir, il envisage de fermer.En
revanche, au Petit Nice, premier restaurant trois étoiles de Marseille,
on relativise: "pour l'instant, on voit au jour le jour. Ce matin, ça a
été. Et demain on verra. Les pêcheurs ne font pas tous grève non plus".Au
Miramar, sur le Vieux-Port, où la bouillabaisse est à 55 euros par
personne, pas (encore) de problème: "j'avais prévu le coup, on a fait
le plein", explique le directeur Christian Buffa qui se veut solidaire:
"les pêcheurs font ça pour nous, sinon le prix du poisson va exploser
et ça se répercutera sur le client". Et si le conflit durait? "Eh bien,
on modifiera la carte".