Ils attendaient ça depuis 1986. Franchise la plus titrée de
l'histoire de la NBA, les Celtics ont renoué, vingt-deux ans après,
avec la victoire lors des Finales en atomisant les Lakers mardi lors du
match 6 (131-92). Paul Pierce, élu MVP de la série (4-2), Kevin Garnett
et Ray Allen auront été les grands artisans du 17e titre de champion de
Boston qui a réussi son pari fou entrepris l'été dernier quand l'équipe
était à la dérive. Garnett, Allen et Pierce découvrent la joie d'un titre NBA. (Reuters)Boston a mis fin, mardi, à vingt-deux ans de sécheresse.
Franchise la plus couronnée de la Ligue nord-américaine, les Celtics
ont décroché dans un Banknorth Garden en ébullition leur premier titre
depuis 1986 et l'ère Larry Bird. De retour dans le Massachussetts
quarante-huit heures après avoir été poussés au match 6 par les Lakers,
les joueurs de Doc Rivers ont infligé à leurs visiteurs la deuxième
plus grosse correction de l'histoire des Finales NBA en reléguant leurs
adversaires à 39 longueurs (
le record demeure la propriété des Bulls face au Jazz lors des Finales 1998 avec 42 points d'écart, Ndlr! Vainqueurs 131-92, les Celtics ont ainsi décroché leur 17e titre de
champion, un véritable exploit pour une équipe qui, il y a un petit peu
plus d'un an, avait terminé la saison régulière avec seulement 24
victoires au compteur...
Seulement voilà, les dirigeants, Danny Ainge en tête, ont décidé de
redorer le blason de la franchise l'été dernier. Recrutant avec Kevin
Garnett et Ray Allen deux monstres sacrés du jeu toujours en quête du
titre suprême à trente ans passés, ils ont tenté un pari risqué qui
porte ses fruits aujourd'hui. Avec un troisième leader trentenaire lui
aussi à la recherche de la consécration, à savoir Paul Pierce, Boston
s'est construit autour de ce « Big Three », n'hésitant pas à réduire
son effectif afin de respecter le
salary capen vigueur dans la Ligue nord-américaine. A l'image de toute la saison
qu'ils ont terminée avec le meilleur bilan (66 victoires-16 défaites),
les Celtics ont pu s'appuyer sur leur trio infernal lors des Finales.
Mardi soir, Kevin Garnett (26), Ray Allen (26) et Paul Pierce (17) ont
inscrit la bagatelle de 69 points à eux trois, tout en insufflant de
l'énergie à leurs jeunes coéquipiers en se démenant aux quatre coins du
terrain.
Kevin Garnett dans les bras de Bill RussellLe jeune meneur Rajon Rondo, dont beaucoup craignaient en novembre
dernier qu'il soit trop léger pour « driver » l'équipe, s'est ainsi mis
au diapason de ses leaders lors du match 6 qu'il a survolé.
Insaisissable pour la défense californienne, celui qui porte le numéro
9 comme un certain Tony Parker a été l'homme de la rencontre. Scoreur
(21 points), créateur (8 passes), rebondeur (7 prises) et voleur de
ballons (6 interceptions), l'ancien de Kentucky a martyrisé les Lakers
qui n'auront cru l'exploit possible que l'espace d'un quart-temps et
demi (32-29). Concédant par la suite un 26-6 jusqu'à la pause (58-35),
les joueurs de Phil Jackson allaient boire le calice jusqu'à la lie.
Dominateurs dans tous les secteurs du jeu (48 rebonds à 29, 33 passes
décisives à 16, 18 interceptions contre 4), les Celtics se laissaient
porter par la grâce durant toute la seconde période devant un public au
bord de l'extase.
La fin de la rencontre se transformait presque en match exhibition tant
les Lakers avaient hâte que le cauchemar prenne fin au contraire des
locaux, conscients qu'il s'agissait d'instants à savourer. Dans la
débâcle, Ronny Turiaf, très peu utilisé durant cette finale, a eu droit
à 10 minutes passées sur le parquet pour un sans faute au tir (2
points) et une prise au rebond. Pressé de renter aux vestiaires comme
tous ses partenaires sitôt la fin du match sifflée, le Martiniquais
manquait ainsi l'étreinte chargée d'émotions entre Garnett et la
légende Bill Russell, champion NBA à onze reprises en l'espace de
treize ans lors de la dynastie des Celtics dans les années 50 et 60.
"J'espère que l'on vous a rendu fier ?", demandait Kevin Garnett à l'un des plus grands défenseurs de l'histoire du basket-ball. Lequel lui répondait:
"Sûr que oui." Et le Banknorth Garden, qui a vu ses protégés perdre qu'à une seule reprise en 14 rencontres de play-offs (
lors du match 2 de la finale de conférence est face aux Pistons, Ndlr), comptera prochainement en son sein une 17e bannière de champion NBA.