Tom Casey, porte-parole du département d'Etat américain, a déclaré à des journalistes à Washington que la question du Zimbabwe serait sans doute examinée officiellement mercredi au Conseil de sécurité de l'Onu. Des diplomates ont dit que le projet américain serait révisé entre-temps.
DIVISIONS AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Dana Perino, porte-parole de la Maison blanche, a prévenu lundi que Washington n'excluait pas une action unilatérale.
"Nous allons faire pression pour une initiative forte des Nations unies, mais nous pouvons aussi agir unilatéralement. Cela pourrait prendre de multiples formes. Evidemment, les sanctions fonctionnent mieux lorsque plusieurs parties oeuvrent de concert, comme nous le faisons avec l'Union européenne pour amener l'Iran à suspendre son programme d'enrichissement d'uranium", a dit Perino.
Le Conseil de sécurité est très divisé au sujet du Zimbabwe. Selon des diplomates, l'Afrique du Sud, qui s'oppose à l'idée de sanctions contre Harare, y est soutenue par la Russie et la Chine, qui disposent toutes deux du droit de veto.
L'Indonésie et le Vietnam, membres élus du Conseil qui préfèrent en général éviter d'intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays, semblent aussi pencher du côté de l'Afrique du Sud, indique-t-on de sources diplomatiques.
Le second tour du scrutin présidentiel, où Mugabe était le seul candidat en lice après le retrait de l'opposant Morgan Tsvangirai, a été condamné par des observateurs régionaux ainsi que par de nombreux dirigeants et gouvernements internationaux.
Mugabe s'est rendu lundi à un sommet de l'Union africaine en Egypte.
Le représentant permanent de la Grande-Bretagne auprès de l'Onu, John Sawers, a reconnu qu'on ne savait pas encore si les membres occidentaux du Conseil de sécurité parviendraient à le persuader dans son ensemble d'adopter des sanctions, mais il a ajouté qu'ils s'y efforceraient.
Le Conseil examinera aussi le résultat du sommet de l'UA, a indiqué Sawers, ajoutant que Londres inciterait ses partenaires de l'UE à renforcer leurs sanctions contre le Zimbabwe.
"Nous appliquons déjà des sanctions importantes au sein de l'Union européenne, et le Royaume-Uni cherche à les renforcer durant la période qui vient", a dit Sawers.
Il a noté que le fait d'imposer des sanctions à des personnes précises liées au gouvernement avait pour but d'éviter de punir une population zimbabwéenne déjà mise à rude épreuve.