André Faller, créateur de la marque de lingerie Lou et
du pantalon extensible Karting, décédé en juillet, a légué une partie
de sa fortune à ses salariés, dont environ 300 devraient toucher
plusieurs milliers d'euros chacun, a-t-on appris samedi auprès de
Karting."M.
Faller avait demandé une liste des salariés au service du personnel en
1993, quand il avait 81 ans", a raconté à l'AFP Jean-Claude Lemoine,
dirigeant de la marque de prêt-à-porter Karting, basée à Echirolles
(Isère), près de Grenoble."Il avait dit qu'il ferait quelque
chose pour eux, mais tout le monde avait oublié, et ça a été un sacrée
surprise", ajoute M. Lemoine, qui a racheté la société en 2003.André
Faller, décédé en juillet à 96 ans, et son épouse Lucienne, décédée en
2004, qui n'ont pas eu d'enfant, ont légué plusieurs centaines de
milliers d'euros à leurs salariés, selon Le Dauphiné Libéré qui révèle
les faits."Même après sa mort, il n'a pas oublié ses anciens salariés", s'est ému l'un d'eux, qui travaille depuis 20 ans chez Karting."Avec
sa femme Lucienne, il considérait ses employés comme leurs fils ou
leurs filles. Cela n'avait rien à voir avec les relations habituelles
entre salariés et patron", a-t-il dit, soulignant que "de nombreux
employés ont assisté à ses obsèques en juillet"."Ils n'avaient
pas de successeurs, ils ont confié leur fortune à la Fondation de
France, qui a exécuté leurs volontés", a indiqué M. Lemoine. Selon lui,
une autre partie de l'héritage de ce couple "proche de Brigitte Bardot"
a probablement été léguée à la cause animale.Environ 300
salariés de Karting, dont la plupart sont aujourd'hui à la retraite,
ont touché une part de l'héritage, dont le montant varie, mais
représente "plusieurs mois de salaires" en moyenne, selon M. Lemoine."Il
y a eu une drôle d'ambiance pendant quelques jours: les salariés de
l'époque n'ont pas tous hérité, et parmi ceux qui ont hérité, certains
ont touché plus que d'autres, selon des critères propres à M. Faller",
indique-t-il.Le nouveau dirigeant de Karting a craint un moment
que des salariés héritiers, dont une quarantaine travaillerait
toujours, "arrivent au bureau en short et en tong", comme dans la
publicité du Loto, "et ne finissent par démissionner"."Le
notaire m'a rassuré: certains salariés ont reçu des sommes
conséquentes, mais pas suffisamment pour arrêter de travailler. Ils
seront obligés de revenir lundi!", a-t-il lancé.