Deux frères âgés de sept et neuf ans ont avoué à des psychiatres
argentins avoir lentement et froidement torturé à mort une fillette de
deux ans, une révélation qui a rouvert en argentine le débat sur la manière de traiter les mineurs délinquants.Dimanche
dernier, la petite Milagros Belizan est sortie de chez elle, dans un
quartier pauvre d'Almirante Brown, une localité située au sud de la
capitale Buenos Aires.Après l'avoir cherchée plusieurs heures
durant, sa famille l'a retrouvée dans un terrain vague à quelques
centaines de mètres du domicile familial. Elle gisait nue, à genoux, un
câble téléphonique autour du cou, le visage et le dos maculés de traces
de coups. Ses vêtements, à quelques mètres de là étaient tachés de sang.L'autopsie a révélé que la petite avait été frappée avec une planche de bois avant d'être étranglée.Le
lendemain de la macabre découverte, les deux jeunes frères, voisins de
la famille de la victime, dont l'identité n'a pas été dévoilée, ont
avoué le crime."Ils savaient ce qu'ils faisaient, ils
comprenaient cette souffrance, mais cela ne les a pas émus. Ils ont été
froids et d'une certaine manière, cela leur a procuré du plaisir",
indique le rapport accablant élaboré par un groupe de psychiatres et
rendu public par la juge des mineurs Marta Pascual."Je ne sais
pas si un esprit d'enfant peut savoir ce qu'est un délit, mais qu'ils
ont fait quelque chose de mal et que la fillette a beaucoup souffert,
si. Ils essayaient de se rejeter mutuellement la faute et les deux ont
parfaitement relaté ce qu'ils ont fait, jusqu'à la façon dont la petite
est morte", a déclaré Mme Pascual.Les deux jeunes assassins
présumés sont incarcérés depuis lundi dans un commissariat. Selon la
juge, ils ne souffrent d'aucune maladie psychiatrique."Ce sont des enfants
très jeunes qui de toute évidence ont eu comme modèle d'autres
conduites violentes. Ils ont été élevés avec tellement de violence que
voici le résultat", a-t-elle dit.Dans le quartier, des voisins
ont affirmé au quotidien argentin "Clarin" que les deux frères s'en
prenaient régulièrement à d'autres enfants et jetaient des pierres sur les voitures. Ils n'allaient plus à l'école depuis 2006.Ils
vivaient dans une masure avec leur mère de 24 ans, un autre frère d'un
an, une soeur de six ans et leur grand-mère. La mère frappait ses enfants à coups de bâton et de chaînes. AP