Comment diantre se fait-il que le plan de
sécurité annoncé par l’ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité
publique Félix Hessou à la suite du premier braquage n’a pu voir le
jour jusqu’à présent ? Plus de sept mois après avoir mis Cotonou à feu
et à sang, les braqueurs sont revenus pour mieux endeuiller le pays,
cette fois-ci réussissant leur coup au niveau des banques visées.
Le bilan est très lourd. Six morts et plus d’une
quinzaine de blessés. D’autres sources parlent des chiffres qui
alourdissent davantage le bilan. Mais en fait ce nouveau braquage, on
aura pu l’éviter si l’ancien ministre de l’intérieur, le général de
division Félix Hessou ne nous avait pas menti. Au soir du braquage du
1er avril, il a réuni toute la presse, ses collaborateurs et l’état
major des forces armées. Transpirant de partout malgré la serviette
qu’il a enroulée au cou, c’était pour dire entres autres qu’au moment
du braquage, il y avait un dispositif de sécurité qui a été testé. Ce
qui a permis selon ses propos de mettre les assaillants en
« débandade ». Ce qui a permis aussi de déplorer deux morts contre zéro
et aucune arrestation de l’autre côté. A défaut de dévaliser les
banques, les assaillants ont dépouillé les bonnes dames. On devrait
s’attendre qu’ils reviennent parce qu’ils n’avaient pas réussi leur
coup. Aujourd’hui, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les
braqueurs sont revenus sur les mêmes lieux. Ils ont magnifiquement
réussi leur opération. Ce n’est pas les six morts qui les intéressent,
mais le butin. On parle de 400 millions Fcfa emportés au niveau des
deux succursales bancaires. Même si le crime a eu lieu sous le mandat
de l’actuel ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué qui n’est pas
non plus à excuser, il faut toutefois lui trouver un traitement
atténuant. Il est arrivé à un moment où les assaillants peaufinaient
leur plan d’agression. C’est pourquoi, on peut admettre qu’il n’a pas
vu le coup venir. Ses collaborateurs qui sont toujours là au poste et
n’ont pas changé de métier ou de profession, son prédécesseur Félix
Hessou doivent répondre de ce crime. Depuis le 1er avril, ils n’ont pu
jamais s’organiser pour riposter efficacement à une éventuelle nouvelle
attaque des braqueurs.
Le général Félix Hessou avait annoncé que des caméras
de surveillance allaient être installées dans les zones comme Dantokpa,
Missèbo et Akpakpa, qui sont des endroits par excellence où le nombre
de braquage a atteint un record par rapport à d’autres parties de la
ville de Cotonou. Il l’a dit parce qu’il ne maîtrisait rien d’un plan
de sécurité dans un pays sous développé comme le Bénin. Il ne s’agit
pas d’une stratégie de guerre. Est-ce que c’est ce qu’il a fini par
comprendre pour ne plus s’aventurer sur ce terrain ? Soit, c’est le
cas, ou bien il savait pertinemment qu’il glosait dans la démagogie. De
toutes les façons, il n’a innové pour montrer que le braquage du 1er
avril lui a donné des idées à appliquer en tant que celui qui incarne
le plan de la sécurité de la République. Ils avaient dit que si par
extraordinaire, les assaillants arrivaient à mettre pied sur terre,
« nous allons les cueillir à froid ». Voilà ce qu’il a eu à dire, et à
côté la réalité, plus de sept mois après. C’est la preuve qu’il n’avait
rien dans la tête avant de parler. Il est vrai que l’insécurité ne peut
être maîtrisée à 100%. Mais il y a des actes qui rassurent les
populations. Ces actes qu’on doit poser pour rassurer ne sont pas au
rendez-vous. Une fois encore les bandits ont opéré et sont repartis. Un
cinglant désaveu pour les forces de sécurité. Tout ceci montre que le
fait que les soldats soient déployés dans le marché Dantokpa pour
montrer que les usagers sont en sécurité n’est que pure illusion. Après
le premier coup, on devrait s’attendre à une contre attaque que les
autorités en charge de la sécurité auraient démontré pour prouver
qu’elles veillent au grain. Le chef de l’Etat Yayi Boni doit tirer les
conclusions qui s’imposent. Si les populations ne dorment pas en paix,
il n’aura pas non plus le temps de dormir dans la quiétude. Attend t-il
que l’un de ses proches parents soit tué ou atteint dans le prochain
braquage avant de se montrer réellement préoccupé de la situation ? Si
c’est cela son souhait, les bandits n’ont pas encore fini de montrer
leur muscle. Evitons que le pire se produise. C’est en cela que le
nouveau ministre de l’intérieur doit réfléchir pour réussir ce que le
général Félix Hessou n’a pas réussi. Surtout que c’est lui même qui a
retiré le faneux plan de Hessou à sa prise de service.