Les Guinéens étaient invités, vendredi 26 décembre, à rendre un
"hommage populaire" à l'ancien président
Lansana Conté,
mort il y a quatre jours après vingt-quatre ans d'un règne sans
partage. L'enterrement de l'ancien homme fort a lieu alors que la
situation politique du pays est toujours très floue.
Son cercueil, recouvert du
drapeau national rouge, jaune et vert, a été exposé au Palais du peuple
à Conakry, en présence des présidents du Liberia, de Sierra Leone, de
Guinée-Bissau et de Côte d'Ivoire.
Il a été transporté ensuite devant
des milliers de Guinéens massés dans le stade national, où les membres
de la junte ont été acclamés par la foule. Le stade, qui compte 25 000
places, était comble, et environ 5 000 personnes se pressaient à
l'extérieur. Le chef de la junte et président autoproclamé, le
capitaine Moussa Dadis
Camara, n'était pas visible. Le corps du défunt général devait ensuite
être transporté jusqu'à Moussayah, où il est né en 1934, et où il sera
inhumé.
PAUVRETÉ ET MINERAISDans les heures qui ont suivi la mort du président Conté, dans la nuit de lundi
à mardi, un groupe d'officiers a annoncé qu'il prenait le pouvoir, un
putsch condamné par les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Union
africaine mais auquel se sont ralliés les chefs de l'armée guinéenne
ainsi que le gouvernement déchu. Pour une grande partie de la
population, le changement de gouvernement pourrait présager d'un avenir
meilleur dans un des pays les plus pauvres du monde, malgré ses
richesses en minerais.Deuxième
président de Guinée, Lansana Conté était lui-même arrivé au pouvoir par
un coup d'Etat, en 1984, après la mort du "père de l'indépendance"
Ahmed Sékou Touré. Les deux dernières années de son régime ont été marquées par des
grèves et des émeutes réprimées dans le sang et
par des mutineries au sein de l'armée et de la police.