Prof John Evans Atta Mills & Nana Addo Dankwa Akufo-Addo
Le nom du futur président du Ghana devrait être déterminé, vendredi 2 janvier, par quelques milliers d'électeurs
seulement. A l'issue du second tour de la présidentielle, les résultats dans 229 des 230 circonscriptions donnaient une très légère avance de 23 055 voix au candidat de l'opposition John Atta-Mills du Congrès national démocratique (NDC), 50,13 % des suffrages sur Nana Akufo-Addo (49,87 %) du Nouveau parti patriotique (NPP).
Reste une petite circonscription isolée, Tain, qui n'avait pas voté dimanche dernier en raison de problèmes logistiques et dont les 53 000 électeurs vont déterminer qui sera le successeur du président sortant John Kufuor. Mais le parti au pouvoir à déposé un recours en justice pour y faire annuler le vote.
"Nous essayons d'arrêter l'élection
car nous estimons que la situation sécuritaire sur place n'est pas propice à la tenue d'élections libres et justes. La tension est forte", a déclaré Arthur Kennedy, porte-parole du Nouveau parti patriotique (NPP) après avoir saisi un tribunal des référés à Accra.
TENSIONSPlus tôt jeudi, le NPP avait annoncé avoir saisi la justice pour obtenir le report de la proclamation des résultats à Tain, arguant qu'il fallait commencer par faire la lumière sur des irrégularités observées dans la région de Volta (centre-est). Le NPP a porté plainte auprès de la Commission électorale, dénonçant des cas de violences et
d'intimidations contre ses observateurs électoraux dans la région. La présidentielle au Ghana avait jusqu'à présent été louée comme un modèle de transparence et d'ordre en Afrique, un continent coutumier d'élections violentes et frauduleuses mais le report par la Commission électorale de l'annonce des résultats du second tour, initialement
prévue mardi, a fait naître des tensions. Mercredi soir, après une journée calme, des dizaines de partisans du NPP en colère ont manifesté devant la Commission électorale à Accra, brandissant machettes et bâtons et agressant des automobilistes et des journalistes locaux. La police a usé de canons à eau pour tenter de disperser la manifestation
qui a duré deux heures et qui ne s'est achevée qu'après l'intervention d'un élu du NPP qui assurait aux manifestants la victoire à l'issue du vote vendredi.