Le pilote de l'Airbus A320 d'US Airways qui a
amerri jeudi sur le fleuve Hudson, à New York, n'avait plus que cette
possibilité désespérée lorsque son appareil a perdu ses deux moteurs à
près de 1.000 mètres d'altitude.
Chesley
Sullenberger est un ancien pilote de chasse ayant 40 ans d'expérience
du vol, dont le pilotage de planeurs. Peu après avoir décollé de
l'aéroport new yorkais de La Guardia, son avion a apparemment frappé un
vol d'oiseaux, qui ont étouffé les deux réacteurs.Un Airbus A320
peut normalement voler avec un seul moteur, mais la perte des deux
réacteurs du fait d'une collision avec des oiseaux, si l'enquête
fédérale confirme cette hypothèse, constituerait apparemment une
première aux Etats-Unis.Le vol 1549 avait une trentaine de
minutes de retard lorsqu'il a décollé de La Guardia, peu après 15h30
locales (20h30 GMT), en direction de Charlotte, en Caroline du Nord,
avec à son bord 150 passagers et 5 membres d'équipage, a indiqué
l'autorité fédérale de l'aviation (FAA).Quelques minutes plus
tard, les pilotes informaient les contrôleurs aériens de New York
qu'une collision avec des oiseaux avait mis hors service les deux
réacteurs de l'appareil, des CMF-56 de série."CALME IRRÉEL"Selon
les éléments collectés par les enquêteurs, les faits se sont alors
déroulés en très peu de temps. Les contrôleurs aériens ont indiqué que
les communications avec le cockpit de l'Airbus s'étaient déroulées dans
un "calme irréel" à mesure que les options disponibles disparaissaient.Un
retour à La Guardia a d'abord été écarté, l'aéroport étant désormais
trop éloigné. Un atterrissage sur petit site de Teterboro, dans le New
Jersey, a lui aussi été rejeté, pour la même raison.Il ne
restait plus alors qu'à tenter de poser le biréacteur sur le fleuve
Hudson, a indiqué à Reuters un responsable de l'Association nationale
des contrôleurs aériens (Natca).Les enregistrements des radars
au sol montrent que l'Airbus d'une dizaine d'années a effectué une
série de virages serrés vers la gauche pour se diriger vers le fleuve
qui borde Manhattan en passant à faible altitude au-dessus du pont
George Washington.Un amerrissage représente bien plus de risque
qu'un atterrissage en catastrophe, et de l'avis des spécialistes, il
est miraculeux que l'appareil ne se soit pas disloqué en touchant l'eau.L'identité
du copilote n'a pas été mentionnée. Selon le syndicat du personnel
navigant, trois membres d'équipage ont permis aux passagers d'évacuer
l'appareil en partie submergé en les guidant vers les ailes, d'où ils
ont pu embarquer à bord de bateaux venus les secourir.