Des agents de l'inspection sanitaire vident des boîtes de lait en
poudre contaminé dans une décharge de Guangdong, le 19 septembre 2008.
Tian Wenhua, l'ex-patronne de Sanlu, le principal producteur incriminé dans la crise du lait trafiqué à la
mélamine, a été condamnée, jeudi 22 janvier, à la détention à perpétuité, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. Plus haute personnalité à être jugée dans ce scandale qui a tué six enfants en 2008 en Chine et en a rendu malades 300 000, M
me Tian, 66 ans, a été accusée d'avoir étouffé l'affaire pendant plusieurs mois avant d'avertir les autorités locales, lesquelles, à la veille de l'ouverture des Jeux de Pékin, ont également tardé à réagir.
Si la femme d'affaires a échappé à la peine capitale, trois hommes ont en revanche été condamnés à mort, dont l'un avec sursis, pour leur implication dans le scandale. Ces verdicts sont les premiers à tomber.
Un tribunal de Shijiazhuang, dans la province de Hebei (Nord), a commencé a égréner les condamnations de vingt et un accusés ayant comparu fin décembre au procès du lait contaminé à la mélamine. Ce scandale avait créé une véritable psychose en Chine. Le scandale a également mis à mal la réputation des produits chinois dans le monde
entier et les autorités ont promis de faire toute la lumière et de réformer le système de contrôle de la chaîne alimentaire.
L'enquête a permis de déterminer que vingt-deux sociétés ont vendu du lait trafiqué avec la mélamine, produit destiné aux colles, aux résines ou aux engrais qui simule, lors des tests de contrôle, un apport en protéines. Les vingt-deux entreprises laitières ayant mis sur le marché des produits frelatés ont, de leur côté, annoncé la création
d'un fonds spécial d'indemnisation, doté de 160 millions de dollars.
Mais familles et avocats des victimes ont critiqué l'initiative, soulignant que certains parents d'enfants tombés malades ne recevraient que 300 dollars.