Barack Obama
a remporté mardi l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle
de novembre au détriment d'Hillary Clinton, au terme de la campagne la
plus longue et la plus serrée de l'histoire récente des Etats-Unis."Ce
soir, je peux me présenter devant vous et dire que je serai le candidat
démocrate à l'élection présidentielle américaine", a dit Obama
devant quelque 32.000 partisans rassemblés à St Paul, Minnesota, à
l'issue des deux dernières primaires, dans le Dakota du Sud et le
Montana."Ce soir nous célébrons la fin d'une période historique
avec le début d'une autre - une période qui fera lever un jour nouveau
et meilleur sur l'Amérique", a lancé celui qui a remporté mardi le
scrutin organisé dans le Montana, alors que sa rivale gagnait celui du
Dakota du Sud.Le camp Obama avait revendiqué la victoire avant
même que les résultats de ces deux primaires ne soient connus, puisque
de nombreux superdélégués ont apporté mardi leur soutien au sénateur de
l'Illinois, lui permettant de franchir la barre des 2.118 délégués
nécessaires pour être désigné lors de la Convention démocrate en août.Alors
qu'Obama se rapprochait du nombre de délégués requis, son équipe de
campagne avait exhorté les superdélégués qui ne s'étaient pas encore
prononcés à faire leur choix avant la fin des primaires, afin que le
sénateur métis de 46 ans puisse annoncer sa victoire dès mardi.Au
cours de la dernière journée des primaires, une vague de soutiens ont
afflué. Après qu'une cinquantaine de délégués ont annoncé qu'ils le
ralliaient, son équipe de campagne a transmis juste avant la fermeture
des bureaux de vote dans le Montana une nouvelle liste de 26 soutiens.
CLINTON NE RENONCE PAS
La lutte entre Obama et Hillary Clinton a été serrée jusqu'au dernier
jour, et a largement divisé les rangs démocrates, où les noirs, les
jeunes et les électeurs les plus éduqués ou les plus aisés ont préféré
Obama, quand les hispaniques, les séniors et les cols bleus se
tournaient vers Clinton.Obama a d'ailleurs lancé mardi soir un appel à l'unité du parti démocrate afin de battre le républicain John McCain en novembre.La
sénatrice de New York, qui aurait pu être la première femme candidate à
la Maison blanche, a rallié plus de 1.900 délégués sur son nom.Devant des partisans réunis à New York, Clinton a refusé de concéder sa défaite, expliquant qu'elle allait consulter les dirigeants du parti avant de prendre une décision."Cela
a été une longue campagne et je ne prendrai aucune décision ce soir",
a-t-elle dit. "Dans les prochains jours, je consulterai mes partisans
et les dirigeants du parti pour déterminer qu'elle sera la direction à
suivre pour servir au mieux nos intérêts et ceux du pays.""Elle
est toujours candidate à la présidence et plaide toujours pour sa
candidature à l'investiture", a dit de son côté le porte-parole de
Clinton, Mo Elleithee.Selon un responsable du parti démocrate,
Clinton, entrée en campagne il y a 17 mois avec l'étiquette de
favorite, s'est déclarée ouverte à l'idée d'être la colistière d'Obama."Elle
a dit qu'elle ferait tout ce qui sera nécessaire pour nous assurer la
victoire, et cela pourrait être de servir comme vice-présidente", a dit
à Reuters le représentant Charles Rangel, qui avait affiché son soutien
à l'ex-première dame.Lundi, Obama avait invité sa rivale à
travailler avec lui en vue de la présidentielle, qui opposera le
candidat démocrate au républicain John McCain."La sénatrice
Clinton a fait une campagne exceptionnelle, elle sert remarquablement
la communauté et elle et moi travaillerons ensemble en novembre",
avait-il dit lors d'un meeting dans le Michigan.Mardi, il lui a
rendu hommage après s'être proclamé vainqueur, la décrivant comme
quelqu'un ayant "le désir inébranlable d'améliorer la vie des
Américains"."Notre parti et notre pays sont meilleurs grâce à
elle, et je suis un meilleur candidat (aujourd'hui) parce que j'ai eu
l'honneur d'être en compétition avec Hillary Rodham Clinton", a-t-il
dit.Barack Obama devrait être investi officiellement par le
parti démocrate lors de la Convention, qui se tiendra fin août à
Denver. S'il était élu en novembre, il deviendrait le premier président
métis de l'histoire des Etats-Unis.