C'est ce qu'affirme un député russe alors que le représentant permanent
auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine, assurait mardi matin que des
"pacificateurs russes" vont rester dans la province séparatiste
géorgienne.
> La Russie a décidé de renforcer la sécurité près de sites
sensibles et de fermer ses frontières avec la Géorgie et l'Azerbaïdjan
aux étrangers. Troupes russes quittant une base militaire.
(c) ReutersSelon un membre du
Conseil de Fédération (chambre haute du Parlement russe), Vassili
Likhatchev, les dirigeants russes sont "proches" de prendre une
décision sur l'annexion de l'Ossétie du Sud à la Fédération de Russie.
"Les dirigeants russes sont proches de prendre cette décision de
principe et essentielle qui peut être justifiée du point de vue de
l'histoire, de la sécurité régionale et bien sûr du droit
international", a affirmé Vassili Likhatchev, vice-président de la
commission parlementaire pour les Affaires étrangères.
"L'Abkhazie veut être un Etat indépendant, alors que l'Ossétie du Sud
(...) veut entrer au sein de la Fédération de Russie", a-t-il relevé,
cité par l'agence russe Ria Novasti.
"Pacificateurs russes"Plus tôt dans la journée, le représentant permanent de la Russie auprès
de l'Otan, Dmitri Rogozine, a déclaré sur France Inter, que des
"pacificateurs russes" allaient rester en Ossétie du Sud. Il a
également réaffirmé que le retrait des troupes russes de Géorgie avait
"déjà commencé" alors que certaines sources ont constaté
des échanges de prisonniers près de Tbilissi.
"Le retrait des forces russes a déjà commencé, bien sûr il faut
attendre quelques jours pour réaliser ce plan (de paix) en six points",
a déclaré Dmitri Rogozine, alors que les pays de l'Otan réunis à
Bruxelles se sont accordé sur un
"durcissement du langage" à l'égard de la Russie.
"Le retrait complet dépend de la politique (du président géorgien
Mikheïl) Saakachvili et de l'action de ses forces", a-t-il ajouté.
"Nous voulons terminer ce cauchemar le plus tôt possible".
Dmitri Rogozine a précisé que les "pacificateurs russes restaient en
Ossétie du Sud" en vertu selon lui du plan de paix accepté par Moscou
et Tbilissi.
"Ils ont le mandat international, ils se trouvent là de manière
légitime Ils doivent rester pour maintenir la paix", a-t-il souligné.
Il a également de nouveau traité le président géorgien de "nazi" et dit
qu'il "n'existait plus" comme partenaire pour Moscou. Le président
russe Dmitri Medvedev avait par ailleurs prévenu la veille que
le comportement des autorités géorgiennes en Ossétie du Sud ne devait "pas rester impuni".
Toujours pas de retraitCôté géorgien, le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur,
Chota Outiachvili, a réaffirmé à l'AFP mardi qu'"il n'y a toujours
aucun signe de retrait", des troupes russes de Géorgie.
Il a ajouté qu'il n'y avait pas eu de mouvement significatif de troupes
dans la nuit de lundi à mardi et qu'elles restaient sur leurs positions.
Moscou avait pourtant affirmé lundi avoir entamé comme promis le retrait de ses troupes.
Les deux camps continuent de se renvoyer la balle puisque l'état-major
russe a également accusé mardi les troupes géorgiennes de ne pas
regagner leurs casernes comme prévu par l'accord de cessez-le-feu.
La Russie a fait entrer ses troupes en Géorgie le 8 août à la suite de
la tentative du président géorgien pro-occidental Mikheïl Saakachvili
de reprendre les contrôle sur le territoire séparatiste géorgien de
l'Ossétie du Sud.
Lundi,
Washington a exigé un retrait russe "sans délai" de Géorgie et prévenu que les accusations de "nettoyage ethnique" formulées par Tbilissi à l'encontre de Moscou seraient étudiées.
Les Etats-Unis avaient confirmé lundi les dires de la Géorgie quant au
déploiement de missiles russes en Ossétie du Sud.
Sécurité renforcée aux frontières russesLa Russie a par ailleurs annoncé mardi avoir fermé aux étrangers ses
frontières avec la Géorgie et l'Azerbaïdjan, à l'exception des
ressortissants de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Elle a
également renforcé la protection de lieux publics et de sites
industriels contre de possibles "actes terroristes" géorgiens.
La Russie va "renforcer la défense antiterroriste d'administrations, de
moyens de transport, de sites industriels, énergétiques et
d'approvisionnement alimentaire et de lieux publics très fréquentés"
avant tout dans le sud du pays, a annoncé à la télévision le patron du
Service fédéral russe de sécurité (FSB, ex-KGB), Alexandre Bortnikov.
Il justifie cette décision par, entre autres, "l'aggravation de la
situation liée à l'attaque des forces armées géorgiennes contre des
agglomérations d'Ossétie du Sud" dans la nuit du 7 au 8 août et "des
informations sur la préparation d'actes terroristes par les services
secrets géorgiens".
Décision de Poutine
Seuls les ressortissants de la CEI (ex-URSS moins les trois Etats
baltes, la Géorgie ayant annoncé sa sortie) sont désormais autorisés à
passer les frontières avec l'Azerbaïdjan et la Géorgie, aux termes
d'une décision du gouvernement datée du 12 août et publiée mardi au
journal officiel, Rossiïskaïa Gazeta. La partie de la frontière
russo-géorgienne longeant la république séparatiste pro-russe
d'Abkhazie n'est pas concernée par cette décision signée du Premier
ministre Vladimir Poutine.
Cette restriction provisoire amende un texte de 1999 sur "la prévention
de l'entrée sur le territoire de la Fédération de Russie de membres
d'organisations terroristes étrangères et de l'importation d'armes et
d'explosifs".