LE JOYAU DE MÉDINE" (The jewel of Medina), roman de Sherry Jones, écrivain américaine, consacré à Aïcha (614-678), "l'épouse préférée" et la plus jeune de Mahomet (570-632), suscite une nouvelle controverse sur le droit à la fiction touchant à la vie du Prophète.La
maison d'édition Random House a annoncé, lundi 18 août à New York,
qu'elle renonçait à publier l'ouvrage, qui devait paraître à la
mi-août. Cette décision a été prise, explique-t-elle, "sur le conseil d'experts de l'islam pour qui cette publication pourrait offenser certains membres de la communauté musulmane et inciter à des actes de violences de la part de certaines minorités radicales".
La controverse est née en Serbie où le directeur de la maison d'édition Beobuk,
Aleksandar Jasic, avait acheté les droits de diffusion du roman, en
première mondiale. Le livre était déjà en librairie.COLÈRE EN SERBIELe mufti Muamer Zukorlic a estimé que cet ouvrage portait atteinte à un personnage "sacré" et "intouchable" de l'islam. Il a ajouté : " Certains veulent rejoindre les rangs de ceux qui ont produit les caricatures au Danemark. Il s'agit bien sûr d'une insulte pour les musulmans du monde entier." La communauté musulmane réside surtout dans la région du Sandzak au Sud.L'éditeur serbe a présenté ses excuses, estimant qu'il n'avait pas "l'intention de blesser" les musulmans et espérant que "l'affaire en resterait là". Le livre a été aussitôt retiré de la vente. Le mufti Zukorlic a accepté ces excuses, en espérant que " cette affaire servira de leçon à tout le monde".Sherry
Jones n'entend pas renoncer à la publication de son roman sur Aïcha.
Son agent devait même annoncer quels pays avaient acheté les droits.
Selon la Sira (récit de la vie du Prophète), Mahomet aurait eu
neuf épouses. Aïcha, la troisième, fille du premier calife Abou Bakr,
passe pour la favorite, la plus pieuse et intelligente. Vénérée par les
sunnites, elle est "la Mère des croyants". Elle est intervenue
dans la guerre de succession qui a suivi la mort du Prophète contre le
calife Ali, dont se réclament encore les chiites.