"Le temps presse, l'heure tourne",
a déclaré jeudi 21 août à Accra, au Ghana, le plus haut responsable du
climat à l'ONU, Yvo de Boer, en ouverture d'une nouvelle session de
discussions sur le futur régime de lutte contre le changement
climatique qui réunit près de cent soixante émissaires. "Il nous reste peu de temps devant nous",
a-t-il insisté. Ce sentiment d'urgence a été également exprimé par le
président du Ghana, John Kufuor, notant que son pays subissait déjà des
effets visibles et importants du changement climatique, notamment dus à
la baisse des précipitations.
La conférence d'Accra sur le climat, qui réunit des experts jusqu'à
mercredi, est le troisième rendez-vous depuis la conférence
ministérielle de Bali en décembre 2007, et la dernière avant le grand
rendez-vous de Poznan en Pologne, en décembre prochain. A Bali, la
communauté internationale s'était donné jusqu'en décembre 2009 pour
définir un nouveau cadre de lutte contre le changement climatique pour
succéder au protocole de Kyoto. Ce dernier ne concerne que trente-sept
pays industrialisés et les contraint à réduire leurs émissions de gaz à
effet de serre de 5 % d'ici 2012 par rapport aux chiffres de 1990. La
première phase arrive à échéance en décembre 2012.L'AFRIQUE, UNE DES RÉGIONS DU MONDE LES PLUS VULNÉRABLES AU DÉRÈGLEMENT DU CLIMAT "Nous devons accélérer [le rythme],
les négociations ici à Accra doivent déboucher sur des résultats
concrets, notamment sur les mécanismes dont nous pourrons disposer à
partir de 2012", a fait valoir Connie Hedegaard, ancienne ministre
du climat et de l'énergie du Danemark, pays hôte de la conférence de
2009, pendant laquelle le texte final devra être adopté.Yvo de
Boer a rappelé qu'en Afrique, près de 250 millions de personnes étaient
menacées par des pénuries d'eau d'ici 2020. Il a pressé les délégations
de se montrer "ambitieuses : si vous échouez, l'Afrique restera le continent oublié du changement climatique".
Le responsable du climat à l'ONU a également insisté sur les mesures
d'adaptation et leur financement dans les pays les plus fragiles et les
plus démunis.
Les négociations passées sur le climat ont
jusqu'à présent été marquées par les réticences de nombreux pays
émergents à s'engager dans la lutte contre le changement climatique,
qu'ils attribuent essentiellement aux vieux pays industriels.